La galette des rois

Peu de temps après avoir célébré la nouvelle année, le mois de janvier voit arriver dans les rayons une pâtisserie renommée, la galette des rois. À la frangipane, au chocolat ou avec d’autres saveurs, elle est un incontournable du début d’année. La fève qu’elle contient sert à désigner le roi et/ou la reine du jour et elle se partage dans un moment convivial en famille ou entre ami. Mais pourquoi appelle-t-on ça une galette des rois ? Qui sont ces rois et d’où nous vient cette tradition ? Retour sur une pâtisserie naît il y a près de 2 000 ans, durant la Rome antique et qui a subi de nombreuses modifications pour devenir celle que nous mangeons aujourd’hui.

Fond galette des rois

Une invention romaine

Les origines de la galette des rois remontent à l’Antiquité romaine. Déjà sous la forme d’une galette, elle était alors consommée à partir de la fin du mois de décembre au cours d’une période de fêtes appelées les Saturnales. Elles servaient à marquer la transition entre l’ancienne et la nouvelle année au cours de festivités pendant près d’une dizaine de jours. On célébrait Saturne autour d’un grand banquet et un gâteau était préparé. Pour le couper, on désignait un esclave parmi l’assemblée réunie et il était, par la même occasion, fait « roi d’un jour ». Plus qu’un titre, ce dernier avait le droit de gouverner la Cité pendant une journée. Cette pratique symbolisait alors le rôle des Saturnales où les rôles s’inversent : le maître devient l’esclave et vice-versa.

Dans les familles romaines, une fève, la légumineuse, était glissé dans un gâteau et comme avec l’esclave, la personne qui tirait la fève était roi ou reine d’un jour.

Avec l’arrivée du christianisme, la fête païenne change de signification. Elle a désormais lieu à l’occasion de l’Épiphanie, le premier dimanche de janvier, jour d’arrivée des rois mages devant Jésus Christ pour confirmer la naissance du messie.

La construction d'une tradition française

Au Moyen Âge, la tradition chrétienne se poursuit. Dans certaines communautés monastiques, la fève servait à désigner le futur chef, l’abbé. Le découpage de la galette était influencé lui aussi par la religion car elle devait être découpée avec une part de plus que le nombre de convives. Appelée « part de Dieu », « de la Vierge » ou « du Pauvre », elle était réservée à la première personne que l’on rencontrait dans la rue.

Durant l’époque moderne, la galette se trouvait aussi bien à la table du peuple que sur celle des rois de France, par exemple Louis XIII et Louis XIV. Il existait aussi plusieurs recettes, plus ou moins légère, à pâte feuilleté ou bien en brioche comme dans le sud de la France. Ce n’est que sous Catherine de Médicis, au XVIe siècle, que naît enfin la frangipane. Née en Italie puis importée, elle est réalisée à partir d’une crème d’amandes et elle tire son nom de son créateur, Frangipani. Sa forte consommation à Paris a fait que la galette était aussi bien appelée « galette à la frangipane » que « galette parisienne ».

Galette des rois jean baptiste greuze

Gateau des rois par Jean-Baptiste Greuze (1774)

 

Sous la Révolution française, la galette fut un temps renommée « galette de l’Égalité » pour ne pas craindre la furie des révolutionnaires en arborant clairement un nom qui faisait ouvertement référence à la monarchie. Elle ne reprend sa dénomination originelle que sous la Restauration.

Depuis, la galette des rois, ou gâteau des rois suivant les régions, par exemple autour de Toulouse, s’est profondément intégrée dans la société. Des tonnes de galettes sont ainsi produites au début d’année, aussi bien par des artisans boulangers que des groupes industriels. Depuis 1975, elle intègre même la table du président de la République, avec une galette géante livrée au palais de l’Élysée. Particularité de la galette du président, elle n’a pas de fève. Couronnée un président serait contraire au principe de la République.

Galette des rois elysee

 

Si la tradition de demander au plus jeune de désigner les parts remonte elle aussi à l’Antiquité, celle de la fève en porcelaine date du XVIIIe siècle. Elle fait suite à la légumineuse qui avait tendance à être avalée en même temps que le reste de la part. De même, en avalant la fève, on évitait de devoir ramener une galette à la prochaine réunion de famille. Sous la Révolution française, les porcelaines commencent à s’inspirer de la culture en se transformant en bonnet phrygien ou en reprenant des figures historiques, notamment sous la IIIe République. Depuis, elle peut reprendre aussi bien des personnages issus de l’histoire que de la culture populaire, par exemple venus de films ou de bandes dessinées.

Bien qu’elle soit d’origine latine, la galette est devenue un plat typiquement français et n’est consommée que dans les pays où la culture française est importante comme au Québec, en Suisse ou en Belgique. Suivant les régions, la galette peut se présenter sous différentes formes, notamment celle d’un gâteau dans le sud et peut intégrer des éléments de la culture locale, par exemple de la fleur d’oranger au Liban. Elle a également gardé son aspect familial avec le temps et symbolise encore et toujours les retrouvailles et festivités du début d’année.

Gateau des rois

Exemple de gâteau des rois

Publié par Adrien RASATA le 14/01/2023

Sources

Articles internet :

Crédits image :

  1. Galette des rois. Source inconnue. Disponible sur : https://img.static-rmg.be/a/view/q75/w/h/3137913/gettyimages-864315870-jpg.jpg
  2. Gateau des rois par Jean-Baptiste Greuze. Disponible sur : https://latogeetleglaive.blogspot.com/2013/01/galette-des-rois-epiphanie-et-rome.html
  3. Cérémonie du partage de la galette à l’Élysée © LA CONFÉDÉRATION NATIONALE DE LA BOULANGERIE-PÂTISSERIE FRANÇAISE. Disponible sur : https://boulangerie.org/blog/2019/01/14/ceremonie-du-partage-de-la-galette-a-lelysee/
  4. Exemple de gâteau des rois. Source inconnue. Disponible sur : https://recettes.de/gateau-des-rois/top
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