La rébellion jacobite de 1745 -1746

La bataille de Culloden est inscrite dans la mémoire de nombreux Écossais comme la dernière tentative des Stuart de reprendre le trône qui leur avait été dérobé durant la Glorieuse Révolution de 1688-1689. A la tête de plusieurs milliers de Highlanders, des guerriers venus des montagnes septentrionales d’Écosse, armés d'épées, de poignards et de boucliers, qui inspirent la crainte chez les Anglais par leurs charges incontrôlables et meurtrières, Charles Édouard, dont l'Histoire se souviendra sous le nom de Bonnie Prince Charlie, est venu durant les années 1745 et 1746, cherché la couronne de ses ancêtres. Arrivé avec seulement 7 hommes en juillet 1745, il fédère les clans d’Écosse autour de lui et marche contre la puissante Angleterre du roi George II et de ses armées de tuniques rouges. Au nom de Dieu et de la Patrie, Charles Édouard inscrit la révolte jacobite de 1745 et les Highlanders dans le temps et dans les mémoires, pour le meilleur et pour le pire.

Révolution jacobite (1745-1746)

La Glorieuse Révolution et la fin des Stuart

En arrivant sur le trône d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande en 1685, Jacques II Stuart (portrait) hérite d’un royaume fortement divisé.  Illustration. Depuis l’avènement de Jacques Ier comme roi d’Angleterre en 1603, les rois Stuart ont tour à tour cherché à mettre en place un régime personnel, basé sur le régime français. Le roi devait concentrer la majorité des pouvoirs en sa personne et son caractère de roi divin venait renforcer son autorité sur son peuple. Face au pouvoir royal, le Parlement faisait figure de contre-pouvoir chargé de représenter le peuple et de limiter le gouvernement du roi. Il s’agit du principe du King-in-Parliament. Les missions du Parlement étaient par exemple de contrôler la levée d’impôts pour financer une armée ou une campagne militaire. Jacques II doit aussi faire face à des conflits religieux de plus en plus virulents. Bien que la religion anglicane soit religion d’État depuis l'Acte de Suprématie de 1559 sous Elisabeth Ire, les souverains Stuart se sont petit à petit rapprochés du pape et des royaumes catholiques comme la France à partir des années 1670. Lorsque le roi publie des déclarations d’indulgence en faveur des catholiques ou de la liberté de conscience, le Parlement cherche à contrer celles-ci par des mesures discriminatoires pour préserver l’anglicanisme en Angleterre. C’est principalement le cas des parlementaires Whigs, partisans d’un pouvoir limité du roi et dont la majorité est protestante, anglicane ou dissidente, c’est-à-dire les non-anglicans comme les puritains, les presbytériens ou les calvinistes. Tout change à partir de 1670 lorsque Jacques Stuart, alors frère du roi Charles II (1660 - 1685) et duc d’York, se convertit au catholicisme en secret et que cela devient public en 1673 lors de la publication du Test Act qui visait à interdire aux non-anglicans la possession d’un office au sein de l’administration royale. Il est contraint d’abandonner sa fonction de Grand Amiral et devient la cible en 1678, au cours d’un second Test Act, d’une procédure de destitution de la lignée de succession au trône durant l’affaire de l’Exclusion Bill. Le débat prend fin en 1681 et les conflits sont relativement peu nombreux ensuite. Mais après son accession au trône, Jacques II poursuit sa politique en faveur des catholiques et son mariage avec la princesse Marie de Modène divise le royaume. Princesse catholique, si elle venait à donner un héritier au roi, celui-ci serait catholique. Les soupçons deviennent réalité en 1688 lorsque naît le petit prince Jacques François.

La situation est grave pour les parlementaires Whigs qui décident de se tourner vers les autres enfants du roi, ses deux filles, issues d’un premier mariage et qui étaient anglicanes, Marie et Anne. Pour renforcer les relations entre États protestants en Europe, Marie avait épousé en 1677 un prince protestant, le stathouder des Provinces-Unies, Guillaume III d’Orange (portrait ci-dessous). Sept notables anglais prennent l’initiative de lui envoyer une lettre le conviant à lever une force d’invasion pour l’Angleterre et s’il accepte, le pays lui accordera son soutien dans sa guerre contre le royaume de France. 

LeWilliam III of England - Wikipedia stathouder rassemble alors une armée de 15 000 hommes et prend la mer pour débarquer le 15 novembre à Brixham, dans le Torbay, dans le Sud-Ouest de l’Angleterre, et prend la route de Londres. Afin de protéger la capitale, le roi rassemble 13 000 soldats auxquels s’ajoute la milice urbaine. Mais face à l’approche d’une force supérieure, les soldats du roi font tour à tour défection, parmi eux, Anne, propre fille du roi. Jacques II n’attend pas l’affrontement et prend la fuite en décembre 1688 pour la France. Il n’y a eu finalement aucun combat et l’historiographie anglaise a décerné à l’événement le nom de Glorieuse Révolution. 

Une fois le dernier Stuart parti, Guillaume et sa femme Marie, font publier en février 1689 la Déclaration des droits (Bill of Rights) qui définit les droits et devoirs des nouveaux souverains ainsi que les erreurs du règne de Jacques II défini comme un tyran. Les époux sont ensuite intronisés en avril comme roi et reine d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Durant la fuite du roi, de nombreux partisans sont partis avec lui en France. Accueilli par le roi Louis XIV, ils se sont rassemblés au château de Saint-Germain-en-Laye, formant une cour parallèle en France. Commence alors un débat d’idées entre les propagandes orangistes qui justifient l’intervention de Guillaume contre la tyrannie Stuart, et celle des jacobites (tiré du latin jacobus signifiant Jacques) qui critiquent l’invasion d’une puissance étrangère et la destitution du souverain légitime, choisi par Dieu pour régner. Des pamphlets sont publiés et des révoltes et rébellions éclatent dans le royaume, d’abord en Irlande puis en Écosse mais sont rapidement matées.

Les premières rébellions jacobites face au nouveau pouvoir anglais

A la mort de Guillaume en 1702, la couronne revient à sa belle-sœur, Anne, qui règne jusqu’à sa mort en 1714. Depuis 1707, les royaumes d’Angleterre et d'Écosse sont officiellement réunis grâce à un Acte d’Union devenant alors le royaume de Grande-Bretagne, finalisant l’union des couronnes de 1603 lorsque Jacques VI d’Écosse devenait Jacques Ier d’Angleterre, succédant à Élisabeth Ire, dernière reine Tudor. Les Écossais reconnaissent par cet acte, l’autorité souveraine du roi à Londres et du Parlement de Westminster. Le parlement d’Édimbourg qui existait depuis le Moyen Âge est supprimé. D’autre part, en 1701, les parlementaires font publié l’Act of Settlement (Acte d’Établissement) excluant Jacques II de la succession du trône, le nouveau roi doit obligatoirement être protestant. Ceci explique ainsi pourquoi, à la mort de la reine Anne, la couronne revient à sa cousine, Sophie de Bavière-Palatinat, femme de l’électeur de Bavière, descendante d’une fille de Jacques Ier et surtout protestante. Elle meurt toutefois en 1714 et c’est son fils, George (1714 – 1727) qui devient le nouveau roi de Grande-Bretagne et d’Irlande. Il inaugure la dynastie des Hanovre, des rois allemands.

À la mort de Jacques II en 1701, son fils Jacques François (portrait ci-contre)Jacques François Stuart — Wikipédia devient le nouveau prétendant, reconnu sous le nom de Jacques III. Bien que George Ier soit le nouveau roi, il ne passe que peu de temps en Angleterre et réside surtout dans son électorat de Hanovre. C’est une chance pour les jacobites. Une correspondance commence entre Jacques III et le comte de Mar en Angleterre. Ce dernier part pour l’Écosse et débute une insurrection en s'appuyant sur les clans de Highlanders, les habitants du nord du pays, ainsi que des Lowlanders. La société des Highlands est marquée par les clans, des structures médiévales héritées des Celtes de l'Antiquité, liés par des serments de fidélités et de vassalité les hommes du clan à leur chef selon une hiérarchie sociale qui rappelle celle des seigneurs féodaux du XIIe siècle français. Deux armées prennent forme, celle du comte de Mar soulève les Écossais et celle du général de brigade Mackintosh de Borlum marche vers le sud. Amassant hommes et provisions, la révolte se porte bien mais les oppositions grandissent tout autant. George Ier charge le comte d’Argyll de mater l’insurrection en Écosse et une armée de 4 000 soldats se dirige vers Mackintosh. La révolte prend un tour pour le pire en novembre 1715 lorsque les deux armées jacobites sont défaites par les troupes royales. Jacques III, venu encourager ses troupes, avait débarqué dans le nord de l’Écosse mais face à l’avancée des Anglais, il repart pour la France en février 1716 puis s’installe en Italie en 1717 et renonce définitivement au trône anglais. C’en est fini de la rébellion de 1715, aussi appelée le « Quinze ».

En 1719, la rébellion du « Dix-Neuf » est elle aussi un échec cuisant pour Jacques Stuart. Avec l’aide du ministre espagnol Giulo Alberoni, une nouvelle expédition de 5 000 hommes est préparée. Une partie de la flotte espagnole est cependant détruite dans une tempête et seulement 300 Espagnols parviennent à débarquer en Écosse. Ils rencontrent peu de soutien et sont contraints de se rendre aux Anglais après le siège du château d’Eilean Donan.

Ces deux tentatives ont mis fin aux prétentions de Jacques III au trône d’Angleterre mais elles ont également permis au roi d’Angleterre d’affirmer son pouvoir en Écosse. Afin de prévenir d’éventuels nouveaux épisodes de révoltes, il fait installer des garnisons militaires dans des casernes sur l’ensemble du territoire écossais. Le roi George promulgue également des lois contre les Écossais. En 1715, l’Acte des Clans vise à une meilleure entente entre les clans et le roi et en 1716 l’Acte de désarmement cherche, quant à lui, à limiter la propagation des armes, notamment des mousquets, en Écosse. En 1725, une brigade de milice, la Black Watch, est mise sur pied pour contrôler les agitations, essentiellement dans les Highlands, et débusquer les renégats jacobites. Les troubles cessent pendant un temps, enfin, jusqu’en 1745.

Les préparatifs de la rébellion du « Jeune Prétendant »

Un heureux événement a lieu pour Jacques III en 1720. Son premier fils, Charles Édouard (portrait ci-contre) vient de naître.Karol Edward Stuart – Wikicytaty Le père prend alors le surnom de « Vieux Prétendant » pour le distinguer de son fils, le « Jeune Prétendant ». Il est nommé Prince régent en 1743, ce qui lui permet d’agir de manière autonome vis-à-vis de son père. En pleine guerre de Succession d’Autriche (1740 – 1748), la France et l’Espagne signe le Pacte de Famille en 1743 et se mettent d’accord pour préparer un débarquement en Angleterre afin d'affaiblir le pays et diminuer son soutien envers l’Autriche. Louis XV informe alors le roi Jacques de l’entreprise en 1744 et ce dernier envoie son fils Charles Édouard en France pour superviser l’opération. 12 000 soldats sont alors regroupés à Dunkerque et prêts à débarquer sur Londres par l’embouchure de la Tamise. Sous les ordres du comte de Rocquefeuil, les navires français partent en février 1744 direction l’Essex dans l’espoir de contourner la flotte de l’amiral John Norris postée plus au sud. Tout comme en 1719, une tempête se lève et très vite les navires du comte sont endommagés, voire détruits pour certains, et l’opération est annulée. Des milliers d’hommes trouvent la mort et les Français retardent tout nouveau projet d’invasion.

Cela n’empêche pas le Jeune Prétendant de vouloir reprendre la couronne d’Angleterre pour la donner à son père. Lorsqu’il arrive à Paris en août 1745, il reçoit peu de soutien de la part des Français qui ne veulent pas réitérer l’échec précédent. Le roi de France refuse à plusieurs reprises de financer un projet coûteux en argent et en soldats qui pourraient être investis dans la guerre contre l’Autriche. Le prince arrive cependant à entrer en contact avec sir John Murray de Broughton qui lui permet de correspondre avec les chefs de clans jacobites. Ces derniers lui assurent leur soutien à la seule condition qu’il parvienne à avoir le soutien financier et matériel de la France. Persuadé de sa réussite, il fait la promesse de ramener une armée de 3 000 soldats français avec lui lorsqu’il débarquerait en Écosse. Afin de trouver les fonds, les hommes et du matériel, le prince correspond avec de nombreux seigneurs anglais et écossais susceptibles de lui venir en aide et peut profiter du réseau de contacts de la cour de Saint-Germain. Il y fait la connaissance de banquiers écossais ainsi que des marchands prêts à l’aider.

L’arrivée en Écosse et les premières victoires jacobites

Au début de l’année 1745, ayant gagné en secret le soutien d’armateurs nantais, il réussit à trouver deux navires, le Du Teillay et l’Elizabeth, un navire de ligne de 64 canons avec près de 700 hommes dont 100 membres de la brigade irlandaise de l’armée française. Ce dernier est chargé d’escorter le Du Teillay dans lequel sera le roi ainsi que ses 7 plus fidèles soutiens, les « Sept hommes de Moidart », parmi lesquels se trouve l'officier irlandais, membre de la brigade irlandaise de l'armée française, John O'Sullivan, proche conseiller militaire du prince. Il embarque depuis le port de Saint-Nazaire vers les îles des Hébrides extérieures, au Nord-Ouest de l’Écosse. En chemin, il rencontre le HMS Lion de la Royal Navy et après une courte escarmouche de 5 heures, l’Elizabeth, qui a perdu 64 hommes dont son capitaine et avec des centaines de blessés, est contraint de retourner en France mais le Du Teillay continue sa route. Sans soutien militaire et sans fond, Charles Édouard arrive cependant en Écosse.Concocting Alba: The Jacobite Uprising of 1745, Victorian ... Il est vite rattrapé par la réalité de la situation; plusieurs de ses conseillers lui affirmant les trop grands risques à lancer une rébellion dans ces conditions et des chefs de clans refusant de le suivre. Malgré tout, il peut compter sur le soutien des clans Cameron et MacDonald qui lui assurent une petite armée de 1 200 Highlanders. Le 19 août, il fait lever son étendard à Glenfinnan. La seconde rébellion jacobite vient de commencer avec à sa tête Charles Édouard Stuart maintenant surnommé Bonnie Prince Charlie.

À mesure que le bruit court que Charles Édouard est en Écosse, de nombreux clans arrivent avec des hommes pour gonfler les rangs de son armée, qui comptabilise bientôt 3 000 soldats.Jacobite highlanders 1740s How Jamie and his men would ... À l’inverse, les Anglais n’accordent que peu d’importance à ce Stuart venu de Franc qui ne peut compter que sur des Highlanders indisciplinés, bagarreurs, qui se battent encore à l’épée (à une ou à deux mains comme la claymore) et au bouclier (la targe). L'armée jacobite était principalement composée de paysans rassemblés au nom du chef de clan. Souvent pauvres, leurs armes pouvaient simplement être leurs outils de travaux comme des faux ou alors juste une épée. Seuls les officiers avait le droit d'arborer targe, épée et surtout pistolets comme le montre l'iconographie classique du Highlander. Lors de combat, les chefs de clans et les petits seigneurs sont en première ligne tandis que les autres combattants sont en arrière. Sir John Cope et ses 4 000 soldats sont la seule résistance possible contre l’avancée jacobite en Écosse. Ses troupes sont cependant très peu expérimentées, le gros des troupes se trouvant en Europe. Depuis les Lowlands, il prend la route du nord vers Inverness pour stopper Charles Édouard. Ce dernier profite du départ de Cope pour prendre la direction d’Édimbourg. En chemin, il prend les villes de Perth et Coatbridge. La capitale écossaise est peu défendue et la garnison, tout comme la milice, manque d’expérience au combat. Le 17 septembre, l’armée de Highlanders entre sans résistance dans la ville. Au palais de Holyrood, Jacques III est proclamé roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Voyant qu’il avait été contourné, John Cope embarque à Aberdeen pour retourner vers le Sud. Il accoste à Dunbar et prend la route d’Édimbourg. Le 19, Charles Édouard et ses hommes se réunissent en conseil de guerre et décide à l’unanimité de partir à la rencontre de Cope et ainsi éliminer cette menace. Le lendemain, 2 500 Highlanders quittent Édimbourg au son des cornemuses et se dirigent vers Prestonpans.

La bataille de Prestonpans

Les deux armées se rencontrent à Prestonpans dans l'après-midi, Bitwa pod Prestonpans – Wikipedia, wolna encyklopediales troupes du roi au nord et les jacobites au sud. Ils sont séparés par un marécage infranchissable pour les Highlanders, habitués des charges à l’épée et cependant idéal pour l’artillerie anglaise. L’officier Kerr s’est risqué à marcher quelques pas dans la boue pour montrer au prince l’étendue de la situation. Celui-ci est alors en pleine dispute avec son conseiller Lord George Murray qui préconise l’attente face à la fougue du Stuart. Dans le camp anglais, John Cope choisit lui aussi d’attendre mais positionne ses troupes avec son infanterie au centre et des compagnies de cavalerie sur les flancs, soutenues par des canons. Face aux 2 500 Écossais se trouvent 2 191 Anglais. Aucun combat n'éclate pour le reste de la journée et à la nuit tombée, Robert Anderson, un officier habitant la région, parle à George Murray d’un passage au sud qui permettrait de contourner par l’est leur ennemi. L’information est relayée au prince et à quatre heures du matin, toute l’armée jacobite se met en marche. Au petit matin, bien qu’ayant fait garder le camp par des sentinelles, le général anglais voit arriver sur lui une immense charge de Highlanders, l’épée en avant et criant à gorge déployée. Il a juste le temps de replacer son artillerie mais ses cavaliers et artilleurs s’enfuient, laissant leurs officiers seuls aux commandes. Le second de Cope, lord Gardiner est mortellement blessé tandis que le commandant parvient à s’enfuir. L’armée anglaise est en déroute et plus de 300 hommes sont tombés, pour environ 40 Highlanders tués. La bataille aura duré moins d'une heure.

 

 

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Le projet d'invasion de l'Angleterre

Face à la déroute de ses hommes, le roi George II (1727 – 1760) charge George Wade de mater la rébellion. Il était déjà en charge jusque-là du maintien de l’ordre dans la région. Le roi fait même venir de Flandre son plus jeune fils, William Augustus, duc de Cumberland, et 12 000 soldats. Key Stage 3 at www.johndclare.netPendant ce temps, Charles Édouard est retourné à Édimbourg et s’est installé au palais Holyrood. Il y reste pendant près de cinq semaines à débattre ou non d’une invasion de l’Angleterre et attend une potentielle arrivée providentielle d’hommes et de matériels venus de France après son exploit à Prestonpans. Une maigre somme d’argent et des armes arrivent jusqu’au prince mais témoignant encore de la réticence de Louis XV à s’engager en Angleterre.

Malgré les résistances localisées des Anglais en Écosse, le recrutement de soldats jacobites se poursuit et se comptant maintenant au nombre de 6 000. Sûr de ses chances de victoire, Charles Édouard parvient à convaincre ses conseillers de marcher sur l’Angleterre, notamment sur Londres, afin de profiter de l’élan offert par Prestonpans et du désordre dans lequel se trouvent l’armée et le gouvernement anglais. Selon lui, certains seigneurs anglais n’attendent que son arrivée pour se joindre à sa cause. Le général Wade a amassé ses troupes à l’est, vers Newcastle, et afin de les éviter, lord Murray fait prendre à l’armée la route du sud, vers Carlisle, au début novembre 1745. Le 10, ils arrivent à Carlisle et prennent la ville quatre jours plus tard. Ils poursuivent ensuite leur chemin vers le Sud en prenant Manchester le 28 novembre. Le 4 décembre, les jacobites sont à Derby, à seulement 200 km de Londres. Les tensions sont de plus en plus palpables entre Charles Édouard, ses conseillers et ses soldats. En effet, les Écossais estiment être descendus suffisamment au Sud pour faire comprendre leurs prétentions aux Anglais et veulent rentrer chez eux. Les Highlanders sont pour la majorité des paysans pauvres qui doivent s'occuper de leur terre et de leur famille et ne peuvent être impliqués dans des campagnes très longues. Malgré l'appel de leur seigneur à rejoindre le prince, certains font le choix de partir. Les nouvelles des forces de Wade et de Cumberland inquiètent les généraux du prince et les rumeurs d’une troisième armée n’arrangent rien. Toujours confiant dans ses chances de victoire et d’une aide française, Charles Édouard se retrouve tout seul. N’ayant aucun soutien et les Français se faisant attendre, il décide de faire demi-tour le 6 décembre et de rentrer en Écosse, ce faisant, il garde intact son armée et le moral de ses soldats mais perd définitivement les soutiens français et anglais qui l’attendaient.

La retraite en Ecosse

Durant tout le mois de décembre 1745, les jacobites prennent la route vers le nord et arrivent à Glasgow à Noël. Au cours du voyage, l’arrière-garde jacobite a rencontré l’armée de Cumberland près de Carlisle. Malgré une certaine résistance, les jacobites sont défaits et les survivants sont envoyés dans les prisons du château, aux conditions de vie plus que précaires. En janvier 1746, Charles-Édouard arrive à Stirling dont il fait le siège du château.Bataille de falkirk par chris collingwood 1 Il est rejoint par des renforts écossais qui font monter ses effectifs à 8 000 soldats. Afin de soulager les défenseurs de Stirling, une armée de 7 000 hommes, commandée par Henry Hawley se dirige vers la ville. Ils font halte dans le village de Falkirk le 15 janvier. Afin de supprimer cette menace, toute l'armée jacobite part à sa rencontre et arrive deux jours plus tard. Le général Hawley décide de ne pas préparer ses troupes au combat car il juge son ennemi encore loin et sa puissance de feu est largement supérieure grâce à la dizaine de pièces d’artillerie qu’il a apportées. Au cours du déjeuner, Hawley, averti de la présence de son adversaire, lève le camp et met ses troupes en formation. Son infanterie se place au centre et sur son flanc droit, renforcée par un régiment de grenadier en arrière. Le flanc gauche est composé de 3 régiments de cavalerie. Charles Édouard ne possède qu’une seule unité de cavalerie qu’il garde en réserve et place les Highlanders en première ligne. Séparés d’une centaine de mètres, dans un champ relativement plat et dégagé, tout est fait pour que les cavaliers de Hawley aient l’avantage. Ceux-ci débutent les hostilités par une charge dans le flanc droit des Highlanders. Elle s’avère très inefficace contre les Écossais qui, bien qu’ayant subi quelques pertes, sortent leurs poignards et épées et attaquent chevaux et soldats afin de les désarçonner et de les tuer une fois à terre. Les Anglais sont poussés à la retraite et les Écossais en profitent pour enfoncer leur ligne. De l’autre côté, un petit ravin sépare les deux camps; bien entraînés, les soldats de Hawley enchaînent plusieurs volées de tirs de mousquets et obligent les Highlanders à reculer. Contrairement à ce qu’il avait prévu, le général anglais n’a pas pu faire usage de son artillerie, celle-ci s’étant embourbée dans les champs détrempés et marécageux de la région. Ne pouvant compter sur ce soutien, les Anglais sont vite dépassés par leur ennemi qui profite de la brèche qu’il a créée dans le flanc gauche de Hawley. Bien que courageux, le général ne peut contenir les Highlanders et fuit avec ses hommes jusqu’à Édimbourg.

A Falkirk, la charge de Highlanders s’est une nouvelle fois montrée très efficace contre les Anglais malgré la présence de cavaliers. Les Anglais accusent 370 pertes pour seulement 170 tués du côté highlander. Malgré leur victoire, les Écossais ne parviennent pas à prendre Stirling et les défections sont de plus en plus nombreuses. Pour ne pas se retrouver encerclé par les troupes de Cumberland, Charles Édouard lève le siège du château qui s'est avéré très coûteux en hommes et en matériel, notamment avec la perte de pièces d'artillerie.

La bataille de Culloden et la fin de la rébellion

Après sa défaite à Falkirk, le gouvernement anglais n’a plus d’autre choix William Augustus, Duke of Cumberland - David Morier que de concentrer tous ses efforts contre les jacobites. George II envoie le duc de Cumberland (portrait ci-contre) jusqu’à Édimbourg. Parti de Londres le 25 janvier il arrive au château de Holyrood le 30. Connu pour son tempérament brutal et autoritaire, le duc a pourtant la sympathie des soldats qui voient en lui le chef qui les mènera à la victoire. Formant deux colonnes, il part d’Édimbourg à la poursuite de Charles avec 14 000 soldats. Tandis que le prince prend la route d’Inverness pour se reposer, Cumberland prend la route côtière et s’arrête à Aberdeen, bénéficiant ainsi des ravitaillements venus de la mer.

Durant l’hiver, il n’y a pas eu de combats du fait du mauvais temps, ce qui n’a pas empêché le duc d’entraîner ses troupes pour pouvoir enfin arriver à stopper les charges de Highlanders. Il met alors en place une manœuvre qui consiste à affaiblir les Highlanders par un feu nourri de mousquets et lorsque les survivants se trouvent à portée, les premiers rangs utilisent leur fusil armé d'une baïonnette pour transpercer non pas l'homme en face d'eux mais celui d'à côté. Ce faisant, le Highlander protégé par son bouclier en avant ne peut pas protéger son flanc vulnérable. Une tactique novatrice et remarquablement efficace. A l’approche du printemps, les choses recommencent à bouger. Cumberland prend la route d’Inverness tandis que Charles est de nouveau en plein conflit avec ses conseillers. Bien que les retraites stratégiques aient été remarquablement conduites, le prince n’accepte plus de devoir tourner le dos à l’affrontement avec les soldats du roi. Les Highlanders sont de plus en plus fatigués, manquent de vivre, d’argent pour les salaires des hommes, d’armes et d’artillerie. À force d'éloquence, il parvient à convaincre ses généraux d’un dernier affrontement avec les Anglais. Les Écossais prennent alors la route vers Nairn au Nord-Est et s’arrêtent dans les plaines de Culloden pour y attendre leur adversaire. A l’opposée, les hommes de Cumberland peuvent profiter des vivres amenées par bateaux ainsi que des armes, munitions et des vêtements propres. 

Le 16 avril 1746 peu après midi, l'armée royale arrive à Culloden. The Battle of Culloden — It’s Time to Rethink Britain’s ...Charles Édouard en est alerté et fait réveiller ses hommes à coups de canons. Malgré les derniers avertissements de ses généraux, le prince est bien trop impatient pour se retirer maintenant. Il fait mettre en formation son armée de 5 000 Highlanders qui doit affronter une armée deux fois plus nombreuse. Monté sur son cheval et habillé d’un tartan et des insignes des Stuart, il divise ses hommes en deux lignes avec Lord George Murray sur le flanc droit, Lord John Drummond au centre et le duc de Perth à gauche. Les hommes attendent en silence que les Anglais viennent. Le temps est maussade, la plaine est vide de vie, marécageuse et peu propice à une charge de fantassins. Lorsque que Cumberland arrive, c’est au son des tambours et en dégageant un grand nuage de poussière. Il forme trois lignes d’infanterie, soutenues par des régiments de cavalerie sur les flancs et surtout par une dizaine de canons. Dès ce moment, les Highlanders les plus indécis vis-à-vis des choix de leur chef, se résolvent à mourir sur ce champ de bataille face à l’imposante force dont disposent les Anglais. 

Après avoir jaugé leur adversaire les Highlanders prennent l’initiative pour commencer la bataille. Quelques salves de canons sont tirés mais du fait du manque d’entraînement des artilleurs et de la mauvaise qualité du matériel, elles n’atteignent pas leur but. En réponse, les canons anglais font feu mais cette fois avec de la mitraille qui dévaste les rangs écossais. Les échanges entre les batteries jacobites et anglaises continuent et les rangs de Highlanders se vident de plus en plus. Les chefs de clans et Lord Murray poussent le roi à lancer la charge. Une fois son accord reçu, les hommes prennent leurs armes, se mettent en petits groupes et chargent l’ennemi à grand renfort de cris de guerre. Malgré la pluie de mitrailles et de boulets, le champ de bataille peu praticable avec des marécages, les Highlanders parviennent à enfoncer le centre et le flanc gauche des Anglais. Prévoyant la manœuvre, Cumberland fait avancer sa deuxième ligne et les met en position pour tirer sur les Écossais. Culloden on Pinterest | Inverness Scotland, Prince Charles ...Afin de maximiser la létalité du feu, les Anglais se regroupent sur trois rangs avec le premier qui met un genou à terre. Attendant l’arrivée des Écossais, les rangs tirent successivement avec leur mousquet. La charge est vite arrêtée et les soldats tout comme leurs officiers tombent face aux balles. Piégés par les volées anglaises, les Highlanders n’arrivent plus à distinguer quoi que ce soit à cause du mauvais temps et de la fumée des mousquets poussée vers eux par un vent contraire. A cela, vient s’ajouter le feu de soutien des flancs anglais, repositionnés pour alléger la pression du centre. Certains Écossais parviennent à enfoncer les lignes mais sont accueillis par les réserves anglaises et les baïonnettes entraînées du duc. Les hommes fuient de toute part et laissent derrière eux une plaine jonchée des cadavres de leurs compatriotes. Sur le flanc gauche, rien ne bouge. Le clan Macdonald qui s’était illustré au cours des nombreuses campagnes militaires depuis William Wallace, reste passif devant les rangs anglais. Malgré les encouragements du duc de Perth, seul Alexander Macdonald, 17e seigneur de Keppoch, pris les armes avec quelques hommes mais cela ne lui apporta rien d’autre que la mort. La retraite est bientôt devenue générale, quelques actes de résistance héroïque ont tout de même eu lieu, comme celui de Gillies Macbane qui fut le dernier survivant de son bataillon et qui combattit seul une quinzaine d’Anglais, marchant sur les corps de ses camarades tombés, piquant et poignardant hommes et chevaux avant d’être tué par une baïonnette puis piétiné par les Anglais poursuivant le reste des Highlanders.  

Charles Édouard est désemparé et ne sait plus quoi faire pour répondre à l’avancée de Cumberland. Le manque d'expérience du prince se fait sentir et les officiers ne reçoivent aucun ordre pour contre-attaquer. Thomas Sheridan et lord O’Sullivan poussent le roi de prendre la fuite lui aussi et réussissent à le convaincre de partir avec le reste de son flanc droit. En l’espace d’à peine une heure, les Highlanders, vainqueurs à Prestonpans et Falkirk, viennent d’être finalement défaits par les Anglais. L’épée s’est rendue face à la puissance du mousquet et de la baïonnette.

Conclusion de la bataille et l'héritage jacobite

Sur le champ de bataille, les Jacobites ont perdu pas moins de 1 250 Highlanders pour seulement 300 Anglais tués et blessés. The Battle of Falkirk Muir, 1746A la nouvelle de la victoire anglaise, à Édimbourg, des partisans jacobites ont été si dévastés qu’ils sont morts de chagrin dans leur lit. Le prince Charles Édouard a pris la fuite et s’est réfugié près de Badenoch pour échapper à la chasse aux fugitifs par les Anglais qui ont exécuté les blessés dans la plaine de Culloden et dans ses environs, fouillant les bois et les habitations. Le mot d’ordre de Cumberland est de ne faire aucun prisonnier car ce sont des rebelles qui sont accusés de haute trahison envers la couronne. Cette manœuvre lui vaudra le surnom de Cumberland le “Boucher” (The Butcher).  Lorsque des survivants sont trouvés, ils sont fusillés sur place, détroussés de leur attributs claniques et militaires et enterrés immédiatement. Toute personne habillée d'un tartan ou avec des insignes jacobites est exécutée sans sommation. Au château de Carlisle, Cumberland fait exécuter 120 officiers jacobites, parmi lesquels se trouve le comte de Kilmarnoch, décapité à la hache le 18 août. Ce n'est qu'en 1747 qu'une loi d'amnistie est promulguée et que 382 jacobites sont libérés en échange de prisonniers anglais retenus en France. Lord George Murray et Lord Elcho qui faisaient parti du lot se virent refuser ce droit et moururent en exil.

Charles Édouard parvient finalement à échapper à Cumberland. Grâce à l'aide de Flora MacDonald, il se fait passer pour une de ses servantes, prend la mer et se réfugie en France en septembre 1746. De là, il essaie à plusieurs reprises de financer une nouvelle expédition mais ne trouve aucun soutien. Déjà grand buveur depuis sa jeunesse, la campagne de 1745-1746 a renforcé son addiction et le prince n'apparait plus aux yeux de la société que comme un ivrogne. Malgré le discrédit de sa personne, il continue de vivre une vie aisée, voyageant en Europe et meurt d'un accident vasculaire cérébral en 1788.

En 1747, le Vesting Act spoilie les meneurs et soldats jacobites de leurs terres qui sont ensuite mises aux enchères. Leurs héritiers ne peuvent les racheter qu'à partir de 1748 contre 65 000 livres pour l'ensemble, soit une véritable fortune. Beaucoup de Highlanders sont chassés de chez eux et doivent survivre par eux-mêmes dans une terre hostile et au climat rigoureux. L’Écosse se dépeuple à ce moment avec de grands mouvements migratoires vers les Lowlands et, surtout, vers les colonies américaines, notamment au Canada. Une diaspora écossaise voit le jour sur place et les héritiers de ces colons se retrouvent encore aujourd'hui durant des rassemblements de clans.

Constatant les grandes lacunes cartographiques à propos de l’Écosse, des études ont été lancées avec la construction de routes et de forts, poursuivant l'entreprise de George Wade et de sa Black Watch. Le Heritable Juridiction Act de 1746 met fin à la structure clanique des Écossais, semblable au système féodal que nous connaissions en France, et l'Act of Proscription, la même année, interdit le port du tartan et des couleurs écossaises. La bataille de Culloden est, pour finir, le dernier affrontement terrestre sur le Culloden Battlefield - Wikimedia Commonssol britannique. L'armée britannique a affirmé sa puissance, notamment son professionnalisme, sur son territoire et à travers cet exploit, le pouvoir de George II devient total. Toutefois, les Ecossais ne sont pas exclus du monde militaire. Ils font encore partie aujourd'hui de l'armée britannique dans des régiments écossais qui se sont illustrés dans de nombreux conflits, guerres d'Indépendance américaine, guerres napoléonniennes ou encore les deux guerres mondiales.

Aujourd'hui, le souvenir de la rébellion de Bonnie Prince Charlie et de la bataille de Culloden est entretenu grâce à un mémorial sur le champ de la bataille qui serait selon la légende composé d'autant de pierres qu'il y a eu de morts en 1746, ainsi qu'un musée. À Culloden, des tombes mettent à l'honneur le nom des clans des jacobites qui se sont battus pour leurs convictions et leurs désirs de liberté.

Ces événements ont finalement inspiré de nombreuses œuvres littéraires, des chants, des films, Culloden en 1964 par Peter Walkins et des séries, notamment Outlander par Ronald D. Moore depuis 2014 basée sur la série de roman Le Chardon et le Tartan de Diana Gabaldon.

 

Publié par Adrien RASATA  le 21 juillet 2020

Sources et bibliographie

  • Figeac Michel (sous la direction), États, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et anglaise et dans leurs colonies américaines vers 1640 – vers 1780, Armand Colin, Horizon Histoire-Géographie CAPES, 2018
  • Lebrun François, L’Europe et le monde, Armand Colin, 2018 (5e édition), 351 p
  • Rameix Solange, « Non à la Glorieuse Révolution?! Les jacobites?: entre défense de l’ordre établi et révolte », Dix-septième siècle, 2017/2 (n° 275), p. 311-322. DOI : 10.3917/dss.172.0311. URL : https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2017-2-page-311.html

Sites Internet :

Vidéos :

Crédits images :

1) Source inconnue, disponible sur : https://www.warhistoryonline.com/instant-articles/the-jacobite-uprising-of-1745.html
2) Portrait de Jacques II Stuart par Nicolas de Largillierre en 1686
3) Portrait de Guillaume III d'Orange par Godfrey Kneller vers 1680
4) Portrait de Jacques François (Jacques III) Stuart par Antonio David vers 1720
5) Portrait du prince Charles Edouard Stuart par Allan Ramsay vers 1745

6) Source inconnue, disponible sur  : https://kickasshistory.wordpress.com/2014/03/23/concocting-alba-the-jacobite-uprising-of-1745-victorian-fashion-trends-and-the-invention-of-scottish-nationalism-or-mel-gibson-isnt-a-reliable-historical-source/
7) Source inconnue, disponible sur : http://alastaircunningham07.blogspot.com/2010/12/jacobite-symbolism.html
8) Plan de bataille de Prestonpans par Hoodinski, disponible sur : https://fr.qwe.wiki/wiki/Battle_of_Prestonpans
9) Battle of Prestonpans, disponible sur  : https://www.scotclans.com/the-battle-of-prestonpans/
10) Battle of Falkirk, Jacobite Uprising par Chris Collingwood, disponible sur : https://www.pinterest.com.mx/pin/594545588278431228/
11) Carte de l'itinéraire de la rébellion jacobite, disponible sur : https://www.johndclare.net/KS3/2-6-3.htm
12) Portrait de William Augustus, duc de Cumberland par David Morier
13) Plan de la bataille de Culloden disponible sur  : https://militaryhistorynow.com/2018/11/14/the-battle-of-culloden-its-time-to-rethink-britains-storied-triumph-over-jacobitism/
14) Mur de mousquets face à la charge de Highlanders par David Rowlands
15) Battle of Culloden par David Morier
16) Mémorial de Culloden

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               Ce qu'Outlander nous apprend sur l'histoire de l'Écosse

 

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Commentaires

  • Isabelle
    • 1. Isabelle Le 21/07/2020
    Bravo

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