La bataille de Stamford Bridge - 1066

Stamford Bridge est une rupture dans l’histoire médiévale européenne. Située en 1066, elle marque la fin de l’ère des Vikings. Associée à la bataille d’Hasting, éloignée de quelques semaines, elle a vu se jouer le destin de l’Angleterre. Harold Godwinson, roi légitime d’Angleterre, voit son pouvoir être contesté par le roi de Norvège Harald Hardrada et par le duc de Normandie Guillaume. Harald lance une immense armée sur les terres d’Harold et c’est le 25 septembre 1066, à Stamford Bridge, que le destin des deux hommes se joue.

 

Bataille de stamford bridge par matthew paris

Illustration de la bataille de Stamford Bridge par Matthew Paris (XIIIe siècle) dans sa chronique, Vie d'Edouard le Confesseur

 

Harald Hardrada et la succession au trône d’Angleterre

Lorsque le roi d’Angleterre Edouard le Confesseur meurt le 5 janvier 1066, la succession au trône est débattue entre plusieurs prétendants venus du et d’au-delà du royaume. Si le witan, le conseil des seigneurs anglais, a élu le premier seigneur local, à savoir Harold Godwinson comme roi légitime, d’autres viennent à leur tour revendiquer leur droit de succession. Le premier d’entre eux est le duc de Normandie, Guillaume, qui prépare une immense armée d’invasion pour débarquer en Angleterre au courant de l’été 1066.

Mais ailleurs en Europe, un second prétendant fait son apparition, Harald Hardrada « l’Impitoyable » (1015 – 1066), roi de Norvège. Harald n’est pas n’importe qui. Chassé de Norvège après avoir vu le renversement de son frère le roi Olaf par le roi du Danemark Knut le Grand en 1028, il fait ses armes dans la Rus de Kiev, puis, au sein de la garde varangienne à Constantinople. Il y devient un chef réputé et gagne son surnom d’Impitoyable dans les répressions des rebelles byzantins et des Bulgares. Il quitte Constantinople en 1042 et après un temps au service du roi Iaroslav de Kiev, il retourne en Norvège en 1046 où il devient roi après la mort de son neveu Magnus le Bon, fils de son frère Olaf.

 

Portrait harald hardrada sur vitrail a la cathedrale de kirkwall

Portrait Harald Hardrada sur vitrail à la cathédrale de Kirkwall

 

Si le regard du roi de Norvège vient se jeter sur l’Angleterre, ce n’est pas uniquement dans un objectif de conquête personnelle. Il s’agit en réalité de prétentions liées à des accords passés entre les souverains scandinaves quelques années avant son accession au trône. Alors qu’Harald était occupé à guerroyer en Méditerranée, les rois de Norvège, Magnus le Bon, et de Danemark Cnut II (ou Hardeknut, Cnut le Hardi) se sont entretenus sur les dispositions à adopter dans la succession des deux royaumes scandinaves. Si l’un venait à mourir avant l’autre, les terres du défunt devait revenir au survivant. C’est ainsi qu’en 1042, suite à la mort de Cnut II, le royaume de Danemark devient propriété de Magnus. Or, il se trouve que l’Angleterre était une possession lointaine des rois du Danemark. Certains seigneurs anglais payaient encore un tribu aux Danois. Même en 1042, la couronne d’Angleterre échappe au Danemark avec le couronnement d’Edouard le Confesseur. Lorsqu’Harald devient roi, il revendique le retour de l’Angleterre dans le giron de la Norvège, notamment en mettant en avant son lien de parenté avec Magnus.

Ces revendications sont, en outre, soutenues par l’arrivée en Norvège du comte déchu de Northumbrie, dans le nord de l'Angleterre,, Tostig. Frère du roi Harold Godwinson, Tostig s’était rendu très impopulaire dans son comté à cause de son gouvernement autoritaire et violent. Il est victime en 1065 d’un soulèvement populaire. Destitué de son titre et remplacé par le comte Morcar, il est contraint à l'exil. Il quitte l’Angleterre et se réfugie un temps en Flandres puis au Danemark avant de terminer à la cour d’Harald. C’est alors que les ambitions des deux hommes s’accordent. Tostig veut apporter son aide à Harald pour obtenir le trône d’Angleterre et, en échange, il veut récupérer la Northumbrie.

 

La campagne d’Hardrada dans le nord de l’Angleterre

Une fois ce précieux allié sécurisé, Harald Hardrada prépare une immense armée d’environ 10 000 guerriers, répartis sur près de 300 navires (certaines estimations vont jusqu’à 15 000 hommes). Tostig est envoyé le premier sur place. Il obtient quelques soutiens auprès du comte de Flandres Baudoin IV et se met ensuite à organiser des raids sur la côte sud de l’Angleterre, notamment sur l’île de Wight, pour, à la fois, obtenir un butin et obliger Harold Godwinson à se focaliser sur le sud du pays.

Harald hardrada debarquant en angleterre

Illustration du débarquement norvégien en Angleterre (anonyme)

Harald, de son côté, prend la route des îles Shetland et Orcades durant l’été 1066 puis descend, suivant la côte orientale de l’Écosse. Arrivé en Northumbrie, il lance lui-aussi quelques raids sur la côte, à la mode viking. Le 8 septembre, il emprunte l’embouchure de la rivière Tyne où il est rejoint par Tostig. De là, ils descendent encore plus au sud, remontent le fleuve Humber et s’installent à Riccall, le long de la rivière Ouse.

À proximité du campement viking se trouve la cité d’York, l’un des principales villes de la région. Face à ce danger, de plus en plus proche, le comte de Northumbrie, Morcar, fait lever une armée pour protéger York. Il rassemble environ 3 000 hommes, auxquels se rajoutent près de 2 000 alliés venus de la région voisine de Mercie, commandés par le baron Edwin. Le 20 septembre, les deux armées se rencontrent au sud de la cité, dans la bourgade de Fulford. Il existe peu de récits de la bataille. Ce que l’on sait cependant, c’est qu’il s’agit d’une victoire de Hardrada. Supérieurs en nombre et en qualité militaire, les Vikings obtiennent l’avantage sur des paysans qui ne connaissent pas le métier des armes. Edwin et Morcar parviennent miraculeusement à s’enfuir et partent pour Londres afin de chercher le soutien du roi Harold. Pendant ce temps, Harald pille Fulford et assiège York qui se rend le 24 septembre.

D’abord préoccupé par le débarquement imminent de Guillaume de Normandie, Harold Godwinson décide finalement de répondre à la menace immédiate, Harald Hardrada. Il fait lever les troupes paysannes, les levies (levy au singulier), des fantassins légers auxquels s’ajoutent les housecarls, des guerriers professionnels lourdement protégés et armés d’une grande hache de guerre. Ils ressemblent aux guerriers scandinaves des siècles précédents et sont le cœur de l’armée anglaise, ses troupes de choc ainsi que la garde rapprochée du roi. Au nombre de 3 000, ils sont progressivement renforcés par les conscrits sur le chemin pour York. Lorsqu’ils arrivent, ils sont plus de 10 000 (certaines chroniques revendiquent jusqu’à 12 voire 15 000).

 

Illutration bataille de fulford par dariusz bufnal

Illustration par Dariusz Bufnal de la bataille de Fulford. On y voit les Vikings (à droite) combattre les Anglo-Saxons (à gauche)

 

Stamford Bridge et la fin du roi viking

Harold Godwinson arrive en Northumbrie au soir du 24 septembre. Il y retrouve les comtes Edwin et Morcar et les quelques survivants de Fulford. Il fait monter le camp à Tadcaster, à seulement 24 km d’York. Le lendemain, il marche avec ses troupes au sud de la cité en espérant prendre à revers Hardrada. Mais contre toute attente, il tombe nez à nez avec son armée au lieu-dit de Stamford Bridge. Son adversaire avait reçu les rapports indiquant l’arrivée du roi et avait marché vers l’est pour trouver un terrain plus favorable que les rues d’York. Mais il ne s’attendait pas à le  voir, presque sorti de nulle part au matin du 25 septembre.

À Stamford Bridge, les Norvégiens se sont installés à l’est du pont, laissant malgré tout une petite troupe à l’ouest pour garder le pont. Lorsque les Anglais arrivent, les hommes d’Harald sont surpris dans le sommeil. Selon certains récits, la plupart des hommes seraient même sortis de leur tente sans armure, par manque de temps, ou, selon des chroniqueurs, par nécessité face au temps humide de l’Angleterre et après les avoir laissées dans les navires à Riccall.

 Avant que les troupes ne s’affrontent, plusieurs événements ont lieu, certains inventés par des chroniqueurs anglais et scandinaves, et d’autres sont véridiques. Si la bataille en elle-même fait globalement l’objet d’un consensus, plusieurs étapes précédentes sont sujettes à plus d’interrogation. Ce qui va suivre peut ainsi faire partie d’un récit imaginaire ou qui a romancé la réalité.

 

Carte bataille de stamford bridge

Carte du champ de bataille de Stamford Bridge. On observe le pont et l'arrivée par l'ouest des troupes anglaises (ou anglo-saxonnes) en rouge et celles d'Harald Hardrada, bleu, à l'est

Une fois les Anglais arrivés à Stamford Bridge, un cavalier sort des rangs pour parlementer avec les envahisseurs. Il s’adresse à Tostig et lui demande sa reddition, voire son ralliement à l’armée anglaise pour repousser Harald Hardrada. Tostig manifeste son refus et demande ce qu’il adviendra d’Harald. Pour toute réponse, l’envoyé affirme que le roi est prêt à lui concéder 7 pieds de terre (environ 2,1 mètres) pour le roi norvégien, car c’est un grand homme. Hardrada, en toute logique, refuse et le cavalier s’en retourne chez les siens. Lorsqu’il est parti, le roi norvégien demande à Tostig l’identité de cet homme qu’il semblait connaître. Ce dernier l’informe qu’il s’agissait du roi Harold Godwinson.

Une fois le roi revenu, les Anglais se lancent à l’assaut de Stamford Bridge. Les Norvégiens présents du côté occidental du pont tentent de ralentir leurs ennemis mais sont submergés par le nombre. Alors qu’ils se retirent, la légende voudrait qu’un homme se serait positionné au milieu du pont et, armé d’une grande hache, aurait tenu en respect les Anglais. Porté par une folie martiale, il tranche ses ennemis par dizaines. Il est finalement vaincu par l’action d’un homme qui a traversé sous le pont et l’a transpercé avec sa lance. Véridique ou non, son sacrifice l’a fait intégrer le rang des légendaires berserkir (berserker au singulier), des guerriers phénoménaux, capables de prouesses extraordinaires, parfois assimilés à des faits mystiques. Ils tiendraient leur force d’une transe faisant suite à la consommation de produits psychotropes comme des champignons. Cette transe lui aurait permis de tuer 40 ennemis, laissant aux Norvégiens le temps de se ressaisir.

 

Berserker de stamford bridge

Episode du berserker du pont de Stamford Bridge. Œuvre anonyme

 

Une fois le guerrier norvégien terrassé, Harold fait avancer ses troupes sur la plaine de Stamford Bridge. Face à lui, les Vikings se sont retranchés en ligne, derrière un imposant mur de boucliers, une technique qui a fait ses preuves depuis plusieurs siècles. Cette dernière lui permet de préserver ses troupes tout en gagnant du temps. Après le pillage d’York, une partie de ses troupes, entre 3 et 5 000 hommes, était allée déposer le butin aux navires, à Riccall, Face aux 10 000 Saxons, il n’a plus que 9 000 hommes. Hardrada n’est donc pas en position de force.

Les combats commencent par une charge de cavalerie anglaise. Les Norvégiens, bien retranchés, repoussent les cavaliers. Pensant avoir l’avantage et sans doute porté par ce succès initial, Hardrada envoie toutes ses troupes contre les Anglais, brisant ainsi sa formation. Les combats qui s’ensuivent sont terribles. Bien que plus efficaces, les Vikings sont progressivement dépassés par le nombre. L’aile gauche norvégienne succombe à un contournement par les restes de la cavalerie anglaise. La victoire échappe ainsi définitivement aux envahisseurs. Tout s’écroule lorsqu’Harald Hardrada, combattant tel un lion, est touché à la gorge par une flèche et meurt sur le champ de bataille. Peu de temps après, c’est au tour de Tostig d’être pourfendu, selon certains de la main même d’Harold Godwinson.

Le reste de l’armée viking continue de se battre lorsqu’arrivent des renforts de Riccall, menés par le fils d’Harald, Olaf Kyrre. Ces nouveaux venus ne parviennent toutefois pas à inverser le cours de la bataille qui est remportée par les troupes d’Harold.

 

Tableau bataille de stamford bridge

Tableau de Peter Nicolai Arbo, La bataille de Stamford Bridge, 1870. On y voit Harald Hardrada tué par une flèche

 

Les conséquences de Stamford Bridge

La bataille de Stamford Bridge est terrible pour les troupes norvégiennes. Elles ont perdu leur roi, nombre de leurs seigneurs comme Tostig et ont été très éprouvées. Les pertes sont lourdes, entre 5 et 6 000 morts sur les 9 000 engagés. En face, Harold aurait perdu un nombre similaire d’hommes mais en partant d’une armée plus nombreuses.

Après sa victoire, Harold fait envoyer des messagers, ainsi que le fils d’Harald, Olaf, en gage de preuve, pour annoncer leur victoire aux hommes de Riccall. Découragés, les Norvégiens plient bagages. Ils étaient venus avec 300 navires, ils repartent avec seulement 24.

La bataille de Stamford Bridge fut très douloureuse pour la Norvège. Elle perdit une part importante de son armée, sans parler de son souverain. C’est son fils Magnus qui lui succède en devenant Magnus II. Mais plus généralement, la bataille a, aussi, eu pour conséquences la fin de l’ère de domination des Scandinaves sur l’Europe. À partir de là, les Vikings perdent leur hégémonie sur la guerre et le commerce en Europe. Déjà, depuis le Xe siècle, les choses commençaient à changer avec l’installation de colonies en Europe occidentale comme en Angleterre et en Francie avec la Normandie.

Pour ce qui est du destin de l’Angleterre, elle venait d’obtenir sa liberté vis-à-vis des prétentieux norvégiennes. Mais plus au sud, les choses avancent avec le débarquement de Guillaume de Normandie le 28 septembre. Harold se précipite à Londres et lève une nouvelle armée pour aller à la rencontre de Guillaume. L’avenir du royaume se joue ensuite à Hasting où Harold est tué le 14 octobre. Guillaume, désormais vainqueur, devient le nouveau roi d’Angleterre et débute la transformation normande du royaume.

Bataille d hastings emmanuel cerisier

Illustration de la bataille d'Hastings par ©Emmanuel Cerisier

 

Si cette période est souvent occultée par l’histoire classique, notamment racontée par la tapisserie de Bayeux qui retrace les événements après la mort d’Edouard le Confesseur, et où Stamford Bridge n’est pas du tout mentionnée, le récit d’Harald Hardrada est contée dans les sagas scandinaves des XIIe et XIIIe siècles. Elle est l’une des nombreuses histoires qui façonnent l’univers des Vikings pour le grand public et structurent le grand récit de cette période de l’histoire européenne.

 

Publié par Adrien RASATA le 06/08/2025

Sources

Articles internet :

Articles Wikipédia :

Vidéos YouTube :

  • Battle of Stamford Bridge 1066 AD | Last Vikings Invasion | Total War Saga : Thrones of Britannia, par la chaîne Sandokan Battles, mise en ligne le 27 janvier 2019 [en ligne] [visionnée le 06/08/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/DXJOnyrHL3w
  • Harald Hardrada – The Battle of Stamford Bridge (1066) DOCUMENTARY, par la chaîne Invicta, mise en ligne le 16 janvier 2022 [en ligne] [visionnée le 06/08/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/5dethsJ03ZU
  • Le Berserker de Stamford Bridge, par la chaîne Histoire et Mythologie en BD, mise en ligne le 5 mars 2024 [en ligne] [visionnée le 06/08/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/a0872hoI8Mo
  • Stamford Bridge 1066 – Anglo-Saxons vs. Vikings DOCUMENTARY, par la chaîne Kings and Generals, mise en ligne le 11 novembre 2020 [en ligne] [visionnée le 06/08/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/9t6F30Eykrw
  • The Battle of Stamford Bridge 1066 AD, par la chaîne BazBattles, mise en ligne le 16 décembre 2016 [en ligne] [visionnée le 06/08/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/ByN8nqEpGu0
  • The Violent 1066 Battle of Stamford Bridge, par la chaîne Simthsonian Channel, mise en ligne le 24 avril 2018 [en ligne] [visionnée le 06/08/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/87xXEdhXlL0

Crédits images :

  1. Illustration de la bataille de Stamford Bridge par Matthew Paris (XIIIe siècle) dans sa chronique, Vie d'Edouard le Confesseur. Licence Wikimédia Commons. Disponible sur : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Battle_of_Stamford_Bridge,_full.png
  2. Portrait Harald Hardrada sur vitrail à la cathédrale de Kirkwall par Colin Smith en 2010. Licence Wikimédia Commons. Disponible sur : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harald_Hardrada_window_in_Kirkwall_Cathedral_geograph_2068881.jpg
  3. Le débarquement d’Harald Hardrada en Angleterre. Illustration anonyme. Licence Wikimedia Commons. Disponible sur : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harald_landing_in_York_01.jpg
  4. Illustration par Dariusz Bufnal de la bataille de Fulford. Disponible sur : https://alchetron.com/Battle-of-Fulford#battle-of-fulford-d467c210-4a90-4c04-9546-0de8aab3654-resize-750.jpeg
  5.  Carte de la bataille de Stamford Bridge par John Fawkes. Disponible sur : https://www.britishbattles.com/norman-conquest/battle-of-stamford-bridge/
  6. Episode du berserker du pont de Stamford Bridge. Œuvre anonyme. Disponible sur : https://historynuggets.squarespace.com/nuggets/2015/4/11/the-last-viking
  7. Tableau de Peter Nicolai Arbo, La bataille de Stamford Bridge, 1870. Disponible sur : https://historynuggets.squarespace.com/nuggets/2015/4/11/the-last-viking
  8. Illustration de la bataille d’Hastings par ©Emmanuel Cerisier. Disponible sur : https://ecerisier.canalblog.com/archives/2013/11/03/28352261.html 
  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire