Basket-ball

Lorsque Kobe Bryant décède lors d’un accident en 2020, c’est tout un sport et un monde qui est secoué par la nouvelle. Plus qu’un joueur, c’était aussi une idole, une star qui a marqué plusieurs générations et créé un univers autour de sa personne et de son jeu. Le basket-ball, c’est en effet plus que le simple jeu sur le parquet d’un gymnase. Pour des millions de pratiquants et de fans à travers le monde, le basket-ball c’est un sport devenu un art et, les joueurs, des personnes que l’on admire et qui font vibrer les cœurs. Né dans les Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, ce sport atypique dans ses débuts, s’est institutionnalisé et internationalisé pour devenir ce qu’il aujourd’hui. Retour sur l’histoire du basket-ball.

Photographie d'Andre Drummond, lors d'un match entre les Pistons de Détroit et les Magic d'Orlando

L’histoire du basket-ball commence en décembre 1891, dans l’État du Massachussetts, aux Etats-Unis. Dans l’université de la ville de Springfield (le Springfield College), James Naismith, un professeur d’éducation physique, doit faire en sorte de garder ses étudiants actifs dans un gymnase. Le froid hivernal avait rendu impossible toute pratique d’un sport en extérieur, comme le football américain ou le rugby, et la gymnastique n’était pas possible, faute d’équipement. Il a donc dû inventer quelque chose.

James Naismith avec un ballon de football et un panier à pêches, en train de construire son futur sport 

Selon les dires de James Naismith, l’idée lui serait venue d’un ancien jeu d’enfant d’origine médiévale appelé Duck on a rock (« Le canard sur une pierre »). Le but du jeu est simple, faire tomber une pierre qui est placée sur une petite plateforme. Naismith veut intégrer cette idée de tirer juste, sur un point précis. Pour avoir sa cible, il utilise deux seaux normalement destinés à la cueillette des pêches et les accroche aux rambardes du gymnase, à 3m05 (dix pieds). Pour marquer des points, les joueurs doivent lancer un ballon dans le panier, ce qui a donné l'idée à Naismith de donner son nom à ce sport. Pour cela, ils doivent se faire des passes pour faire avancer la balle, ils n’ont pas le droit de marcher (le dribble ou marcher en faisant rebondir la balle n’apparaît que dans les années 1970), et toute forme de contact est interdite. Pour le ballon, les premiers exemplaires avaient été empruntés au club de football. Ce n’est qu’après que le ballon rebondissant, spécifique au basket-ball apparaît. D’abord en cuir brun, depuis la fin des années 1990, il est majoritairement en matière synthétique et de différentes couleurs suivant les occasions. Par la suite, Naismith met sur papier les 13 règles originelles du basket-ball. 

Cette première expérience est loin des standards que nous observons aujourd’hui. Le match, d’une durée de trente minutes, s’est terminé avec seulement un panier marqué et une bagarre générale a conclu le tout. Mais l’idée était lancée pour Naismith et, dès l’année suivante, ce nouveau sport, qu’il appelle « basket-ball », se diffuse au reste du pays.

Dès la fin du mois de décembre 1891, le basket-ball se fait une place au Springfield College. Le 29, un match amical est organisé entre les enseignants et les étudiants. Les seconds obtiennent la victoire avec un score de 5-1. Le basket-ball gagne en popularité au sein de l’université et des étudiants d’autres universités ramènent ce nouveau sport chez eux. Sa popularisation doit également beaucoup au réseau de la YMCA, la Young Men’s Christian Association. Cette organisation possède des associations locales dans la plupart des grandes villes américaines. En 1892, c’est lors d’un match dans l’antenne de New York que ce sport se fait un nom dans la presse, avec un article dans le célèbre New York Times. L’année suivante, les femmes entrent sur le parquet et un premier match officiel est organisé au Smith College de Northampton.

Photographie de l'intérieur du gymnase de Northampton, vers 1905

1895 marque l’amorce d’une révolution pour le basket-ball. En effet, a lieu, cette année, le premier match inter-universitaire, entre l’université d’agriculture du Minnesota et l’université de Hamline. L’année d’après, la première équipe universitaire officielle naît au Geneva College de Pittsburgh. À partir de là, la pratique se diffuse dans tous les États-Unis. Au début du XXe siècle, on trouve des équipes universitaires de la côte est à la côte ouest, notamment dans les grandes villes comme New York (Columbia) ou New Havens (Yale). C’est également, à ce moment-là, que les règles de jeu se figent et deviennent, en grande partie, ce qu’elles sont aujourd’hui, avec, par exemple, la transformation, en 1906, du panier en un cerceau de métal, accroché à un panneau de verre, toujours à 10 pieds du sol. Pour encadrer les règles et les rencontres, les premières ligues officielles se mettent en place. La première est l’éphémère National Basket League (1898 – 1904) puis la National Collegiate Athletic Association (NCAA) en 1910.

Petit à petit, le basket-ball sort du contexte universitaire avec des pratiquants qui viennent de tous les horizons. Le sport se popularise avec les habitants des quartiers populaires comme à Chicago. De là naît, en 1926, l’équipe des Harlem Globetrotters qui participa à faire du basket-ball un sport de masse en voyageant à travers le pays. Les Original Celtics sont aujourd’hui comme les pères du basket-ball. Victorieux pendant de nombreux années, leur domination a encouragé les équipes de leur temps à perfectionner leur jeu, et, par la même occasion, le basket-ball en lui-même.

Portraits des Harlem Globetrotters en 1926

Si le réseau de la YMCA a permis de diffuser le basket-ball par-delà l’océan Atlantique, notamment en France au début du XXe siècle, les années 1930 voit un développement international du sport, concrétisé par son intégration aux Jeux Olympiques.

Depuis les années 1910, le basket-ball intègre les terrains européens et, dans une moindre mesure, asiatiques. Durant la Première Guerre mondiale, l’arrivée des soldats américains en Europe a permis une popularisation de ce sport apprécié par les soldats. En 1919, les jeux interalliés sont organisés en France. C’est à ce moment-là que le basket-ball se fait une véritable place sur le continent.

Photographie d'un match de basket-ball lors des Jeux olympiques de 1936

En 1932, la Fédération internationale de basket-ball amateur, la FIBA, est créée afin d’organiser les matchs à travers le monde. On y retrouve des pays européens mais aussi latino-américains comme l’Argentine. La FIBA joue un grand rôle pour démocratiser le basket-ball. À tel point qu’en 1936, il intègre la liste des sports présentés aux Jeux olympiques de Berlin. Pour les femmes, il faut attendre ceux de 1976 à Montréal. En outre, les joueurs du monde entier peuvent, à partir de 1950, s’affronter au cours des championnats du monde (masculins, d’abord, puis féminins à partir de 1953) qui ont lieu tous les 4 ans et sont organisés par la FIBA. Depuis 2014, le championnat est devenu la Coupe du monde de basket-ball.

Avec le temps, les équipes nationales deviennent de plus en plus performantes. Si les Etats-Unis sont considérés comme la nation du basket-ball et dont l’équipe est la plus forte, ses concurrentes deviennent aussi plus redoutables, à l’image de l’Espagne ou de la France en Europe, de l’Argentine, de la Chine et du Japon ailleurs. De plus, le marché de la NBA s’est ouvert aux joueurs internationaux. Plusieurs pays y envoient ses meilleurs représentants comme le Yougoslave Dražen Petrović, l’un des tous premiers étrangers, ou encore les Français Tony Parker et Victor Wembanyama, qui ont tous les deux joué pour les Spurs de San Antonio. L’essor du basket-ball dans le monde a aussi permis le développement de ligues régionales où jouent des basketteurs désormais célèbres comme le Chinois Yao Ming.

Tony Parker (Spurs 9) lors d'un match contre les Knicks de Brooklyn. ©USA TODAY SPORTS / REUTERS

Bien que le basket-ball se diffuse dans la société américaine et à travers le monde à partir de 1936, il faut attendre les années 1950 pour y voir un début de professionnalisation. Cela commence en 1949 avec la création de la National Basketball Association, la fameuse NBA, après la fusion de la National Basketball League et de la Basketball Association of America. C’est à partir de là que des équipes, aujourd’hui célèbres et adulées, font leur entrée dans l’histoire, comme les Boston Celtics ou les Lakers de Minneapolis (puis de Los Angeles après 1960). Les femmes obtiennent leur version de la NBA, la WNBA (pour Women NBA) en 1996.

Affiche promotionnelle pour les playoffs (matchs de barrage ou éliminatoires) de la NBA. ©ESPN

Cette professionnalisation s’est faite grâce à l’action combinée de nombreux joueurs qui ont donné vie au sport en en faisant un spectacle vivant. L’un des premiers est Bill Russel (Celtics), un joueur afro-américain qui a aidé à démocratiser ce sport, notamment auprès de ses compatriotes, malmenés par les discriminations raciales des États-Unis des années 1960. Avec Wilt Chamberlain (Warriors de Philadelphie et de San Francisco), les deux hommes créent l’émotion lors de duels sur les plus grands parquets américains. De là, chaque décennie a eu ses champions et ses équipes qui ont marqué les imaginaires. Parmi les plus grands, et connus internationalement, on peut citer Shaquille O’Neal, Kobe Bryant ou Michael Jordan qui ont bouleversé les années 1990, avec des équipes comme les Lakers, les Chicago Bulls, les Knicks de New York, etc. Chacun de ces joueurs a créé un univers autour de lui, notamment dans la conception d’objets dérivés comme des posters et des maillots floqués.

Bill Russel (Celtic 6) dans un match contre les Hawks de Saint Louis (1960). ©Bettmann/Getty Images

Cette mise en avant des joueurs s’est magnifiée avec les Jeux olympiques de Barcelone en 1992 lorsque les Etats-Unis mettent sur pieds la Dream Team (« l’équipe de rêve ») avec certains des meilleurs joueurs de la NBA : Larry Bird, Michael Jordan, Magic Johnson, Charles Barkeley ou encore Scottie Pippen. Depuis, cette médiatisation des joueurs s’est poursuivie avec des personnalités qui incarnent chaque décennie comme Kobe Bryant, Lebron James ou Stephen Curry. La NBA participe à cette médiatisation avec un marché des joueurs très compétitif et hautement retranscrite à la télévision et dans la presse.

Photographie des joueurs de la Dream Team de 1992 (Michael Jordan, en haut à droite, Larry Bird, Magic Jonhson, Charles Barkley (numéro 14) et Scottie Pippen (numéro 8))

Les joueurs, par leurs performances et leur nom, engendrent des millions de dollars de recettes. Le basket-ball est un sport à succès et il n’y a pas que les stars professionnelles qui ont la cote. Les équipes universitaires sont aussi un véritable champ de bataille où les espoirs et l’honneur des universités sont mis en jeu. La culture du basket-ball est tellement imprégnée dans les mentalités américaines qu’on retrouve ce sport dans de nombreuses œuvres, tels que des livres, des jeux-vidéo (la licence 2k) et des flims. L’une des plus populaires est sans doute la franchise High School Musical, où le personnage principal masculin, Troy Bolton, est le capitaine de l’équipe du lycée de East Great Falls. À l’international également, la culture du basket fait vendre. Au Japon, le manga Kuroko no Basket (2008 – 2014) fait vivre les aventures extraordinaires d’une équipe de lycéens, tout comme Slam Dunk. Les deux œuvres se sont fait une place parmi les références du genre. D’autres films ont aussi vu le jour comme Space Jam (1996), un film d’animation de l’univers des Looney Toons où Michael Jordan incarne son propre rôle, ou Shaolin Basket (2008), un film qui mêle arts martiaux chinois à la mode des films hongkongais des années 1970 et sport spectacle.

Publié par Adrien RASATA, le 12/11/2025

Articles internet :

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Articles Wikipédia :

• Contributeurs aux projets Wikimedia. (2025t, octobre 12). Basket-ball. Wikipédia. [en ligne] Consulté le 11 novembre 2025, à l’adresse https://fr.wikipedia.org/wiki/Basket-ball

Vidéos YouTube :

• Comment James Naismith a-t-il inventé le Basketball ?, par la chaîne Basket Infos, mise en ligne le 12 novembre 2020 [en ligne] [visionnée le 12/11/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/CsPOx3VsVjM
• The History of Basketball, par la chaîne Basketball U, mise en ligne le 22 septembre 2020 [en ligne] [visionnée le 12/11/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/JRSYmQr73g0
• The History of BASKETBALL in 5 minutes, par la chaîne Jonny Arnett, mise en ligne le 29 mars 2019 [en ligne] [visionnée le 12/11/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/Q7SIQhiJNfY
• Who invented BASKETBALL ? The History of BASKETBALL, par la chaîne Facts Machine, mise en ligne le 23 septembre 2020 [en ligne] [visionnée le 12/11/2025]. Disponible sur : https://youtu.be/wO2lQ6xq8po

Crédits images :

1. Photographie d’Andre Drummond lors d’un match entre les Pistons de Détroit et les Magic d’Orlando. Auteur inconnu. Disponible sur : https://in.pinterest.com/pin/785174516257909038/
2. Portrait de James Naismith. Auteur et source inconnus. Disponible sur : https://www.aoc-saint-james-basket.fr/2000/01/02/qui-etait-james-naismith/
3. Photographie d’un match de basket-ball vers 1905 à Northampton. Auteur et source inconnus. Disponible sur : https://basket.ru/articles/sozdatel-basketbola/
4. Portrait des premiers Harlem Globetrotters, 1926. Auteur et source inconnus. Disponible sur : https://www.yardbarker.com/general_sports/articles/the_most_significant_moments_figures_and_accomplishments_in_african_american_sports_history/s1__31335299#slide_19
5. Photographie de la finale de basket-ball des Jeux olympiques de Berlin. ©COI. Disponible sur : https://www.olympics.com/fr/infos/etonnant-une-premiere-finale-olympique-de-basket-en-plein-air-et-sous-le-deluge
6. Tony Parker (Spurs 9) lors d'un match contre les Knicks de Brooklyn. ©USA TODAY SPORTS / REUTERS. Disponible sur : https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/06/11/basket-la-revolution-tony-parker_5474636_3242.html
7. Affiche promotionnelle pour les playoffs (matchs de barrage ou éliminatoires) de la NBA. ©ESPN. Disponible sur : https://medium.com/@brettchatssports/do-okc-thunder-to-the-finals-or-will-it-be-duck-boats-in-boston-again-nba-2025-playoffs-preview-fd0724f51482
8. Bill Russel (Celtic 6) dans un match contre les Hawks de Saint Louis (1960). ©Bettmann/Getty Images. Disponible sur : https://www.yardbarker.com/general_sports/articles/the_most_significant_moments_figures_and_accomplishments_in_african_american_sports_history/s1__31335299#slide_19
9. Photographie des joueurs de la Dream Team de 1992. Auteur inconnu. Disponible sur : https://medium.com/@franckmen/le-marketing-sportif-digital-de-la-nba-60f9eb247a21